Traitement du lymphœdème : un reste à charge significatif

Traitement du lymphœdème : un reste à charge significatif
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Le traitement d’un lymphœdème peut coûter cher : vêtements de compression, transports, soins divers… Selon une étude récente, tous les mois, plus de 100 euros resteraient à la charge des patients

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101,40 euros : c’est en moyenne la somme que doit débourser chaque mois une personne atteinte de lymphœdème pour son traitement. Cette somme, le « reste à charge », prend en compte les remboursements de l’assurance maladie et des mutuelles complémentaires. Plus de 1 200 euros par an restent donc à la charge des patients. Une somme importante qui pousse certains à renoncer aux soins.

Une étude sur le reste à charge des patients atteints de lymphœdème

Publiée dans le Journal de Médecine Vasculaire de mars 2018(1), cette étude prospective a été menée de 2014 à 2015, par des chercheurs du centre hospitalier universitaire (CHU) de Montpellier, dans 11 hôpitaux publics ou privés et 16 cabinets médicaux ou de kinésithérapie.

Ces derniers se sont intéressés aux dépenses engendrées par les traitements de 203 patients atteints de lymphœdèmes primaires ou secondaires. Chacun était suivi sur une période de 6 mois pour établir un coût mensuel moyen.

Si le principal objectif de cette recherche était de quantifier le reste à charge moyen du patient après les remboursements de l’Assurance maladie et des mutuelles complémentaires, elle visait aussi à mesurer le retentissement de ce coût sur l’accès aux soins. Il en ressort que 31% des personnes atteintes de lymphœdème, soit près d’un tiers, renoncent à se soigner à cause du coût du traitement et/ou pour des raisons d’accès géographique.

Les transports et les dispositifs de compression trop chers pour les patients

L’étude se penche également sur la répartition des frais occasionnés par le traitement du lymphœdème. Les dépenses mensuelles sont estimées à 253,10 euros avant que n’interviennent l’assurance maladie et les mutuelles. Une part importante de cette somme (75,60 euros) est imputée aux actes de soins. Viennent ensuite les transports, et les dispositifs médicaux (respectivement 57,60 euros et 48,80 euros).

Si les soins sont très bien remboursés, les transports et les dispositifs médicaux le sont nettement moins. A elles seules, ces dépenses représentent plus de la moitié du reste à charge des patients (respectivement 32 et 26 %). D’autres, telles que l’emploi d’une aide à domicile et l’achat de crèmes ou de vêtements, font l’objet d’un faible remboursement et représentent plus du quart des dépenses finales.

Un reste à charge inégalement réparti selon les revenus

Les scientifiques posent un dernier constat : le reste à charge, pour le traitement du lymphœdème, impacte plus fortement les revenus des ménages les plus modestes. De fait, les patients ayant peu de moyens renoncent beaucoup plus souvent aux soins que les personnes aisées. Aussi, pour les chercheurs, « une telle inégalité financière pose la question de l’organisation du remboursement des soins ambulatoires chez les personnes atteintes de lymphœdème... ».

Pour toute autre question, demandez conseil à votre médecin.

Sources documentaires

  1. Quéré, I. et al. « Estimation du reste à charge pour les patients traités pour un lymphœdème primaire ou secondaire : une étude multicentrique nationale prospective », 2018, Journal de Médecine Vasculaire.
  2. Présentation LYMPHORAC. « Reste à Charge des patients atteints de lymphœdème : mesure des inégalités financières d’accès aux soins. »  Etude Nationale prospective.