Le lymphœdème n’aura pas ma peau !

Le lymphœdème n’aura pas ma peau !
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La prise en charge du lymphœdème passe par une surveillance cutanée. Le 19 septembre dernier a marqué la journée nationale de la santé de la peau, l’occasion de rappeler comment prévenir les complications cutanées liées à la maladie.

Paragraphes

Une peau sèche, plus épaisse, plus dure, moins malléable. Le lymphœdème provoque des modifications cutanées au fil du temps. Plus le lymphœdème est ancien et sévère, plus les changements de texture et d’apparence de la peau sont marqués. Des complications dermatologiques, telles que des érysipèles (infections au streptocoques), peuvent aussi apparaître. Il est donc indispensable d’assurer une surveillance de la peau, ainsi qu’une prévention et un traitement rapide et adapté des complications cutanées du lymphœdème(1).

L’érysipèle : un facteur de risque d’aggravation du lymphœdème

Si l’érysipèle est une complication du lymphœdème, il est aussi un facteur de risque de survenue ou d’aggravation de la maladie : 20 à 40% des lymphœdèmes connaissent des complications dues aux érysipèles.

Le risque de récidive de l’infection est élevé : 50 % dans l’année qui suit le premier épisode. Il devient de plus en plus important au fur et à mesure des récidives. Après un érysipèle, il est donc important de renforcer le traitement du lymphœdème pour diminuer ce risque. Une bonne hygiène générale et des soins cutanés adaptés sont des moyens préventifs très efficaces(2).

Garder une peau propre

Garder une peau propre, notamment en se lavant régulièrement, fait partie des actions préventives. Un membre atteint de lymphœdème ne ressentant pas la température comme un membre sain, il convient de vérifier la température de l'eau et d’éviter d’appliquer sur la peau un froid glacial ou une chaleur extrême. Celle-ci peut en effet aggraver le lymphœdème. Ainsi, avant d’aller dans un sauna, un bain à vapeur ou un spa, l’avis d’un médecin devra être consulté. Il est également important de garder les pieds propres, d’éviter de marcher pieds nus et de porter des bas en coton secs et propres(3).

Éviter les lésions et coups de soleil

La prévention des érysipèles repose sur un principe simple : éviter les égratignures et autres lésions. Se servir d’un rasoir électrique, utiliser un dé pour coudre, porter des gants pour jardiner et cuisiner, appliquer une crème solaire et porter des manches longues et un pantalon afin de prévenir les coups de soleil sont autant de précaution à prendre au quotidien. En cas de coupures, de brûlures, d’égratignures d’animaux ou de piqûres d’insectes, des soins appropriés rigoureux devront être prodigués rapidement(3). Il est recommandé de nettoyer la plaie à l’eau du robinet. À noter que l’utilisation d’antiseptique n’a jamais fait la preuve de son efficacité en prévention des infections cutanées. Recouvrir ensuite la peau par un pansement de type hydrocolloïde ou hydrocellulaire pour les plaies profondes, un pansement d’interface pour les plaies superficielles, un hydrocellulaire non adhésif ou siliconé si la peau est fragile(2).

Hydrater la peau

L’hydratation de la peau est indispensable pour éviter qu’elle ne s’assèche et craque. Une lotion ou une crème peut être appliquée au moins une fois par jour sur les mains, les pieds et les cuticules pour les assouplir. Les ongles d'orteils devront être coupés en ligne droite (pas trop courts) et les ongles de doigts limés. Ne couper pas ni arracher les cuticules.

Aucune pression ne doit être exercée sur un membre atteint de lymphœdème. Il est préférable de ne porter aucun bijou serré ou vêtements munis de bandes élastiques à la taille et aux manches. Enfin, éviter de croiser les jambes ou les chevilles en position assise ou allongée.

Pour toute question, demandez conseil à votre médecin.

Sources documentaires

  1. Devillers C., Vanhooteghem O. et de la Brassinne M. Complications cutanées des lymphœdèmes. Rev Med Suisse 2007. Volume 3. 32130.
  2. Lymphœdème. Site de la Société canadienne du cancer.
  3. Vaillant L. Infections et lymphœdème. Journal des Maladies Vasculaires, mars 2012. Volume 37, n° 2, page 66. Doi : 10.1016/j.jmv.2011.12.131.