Rencontre avec Floriane
Floriane a 35 ans. Il y a 3 ans, alors mère de deux enfants âgés de 3 et 5 ans, il lui a été diagnostiqué un cancer du sein. Avec les multiples opérations chirurgicales qu’elle a subies, aujourd’hui la jeune femme saisit la moindre occasion de relever de nouveaux défis sportifs, notamment pour prévenir l’apparition d’un lymphœdème.
Comment votre cancer a-t-il été découvert ?
On m’a découvert un cancer du sein en mai 2016. Je me faisais suivre depuis mes 30 ans, sans pour autant avoir d’antécédents. Un jour, j’ai eu un saignement au niveau du mamelon. C’est à cet endroit que se trouvait la plus grosse masse. Compte tenu de la taille de la tumeur, j’ai subi une mastectomie puis 8 chimiothérapies pour prévenir les récidives.
Il s’en est suivi toute une étape de reconstruction physique et mentale qui a requis beaucoup de temps. Toute mon année 2018 a été consacrée à la reconstruction du sein puisque j’ai subi 5 opérations. Aujourd’hui, j’en suis très contente. C’est vraiment un renouveau, une page qui se tourne. Pour moi c’était important de retrouver ce que j’avais perdu.
Quel vécu avez-vous eu de la maladie ?
Bizarrement, le cancer a été un déclencheur positif dans ma vie. Il m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses. J’ai changé de profession, puisqu’autrefois je travaillais dans l’industrie automobile. Désormais, je souhaite me tourner vers le social et l’humain.
La maladie nous fait aussi prendre conscience de notre fragilité physique. Avant, je pensais être insubmersible. J’avais mon boulot, mes enfants, mon quotidien… Mais à travers le cancer du sein, j’ai compris beaucoup de choses, notamment qu’il faut faire ce que l’on veut et éviter de porter le poids de choses futiles.
En quoi le sport est-il devenu particulièrement important à vos yeux ?
Désormais je me lance de nouveaux défis, notamment sportifs. Cette année, j’ai fait le rallye Aïcha des gazelles du Maroc pour une association qui m’a aidée suite à mon cancer. Sans la maladie, je pense que je ne l’aurais pas fait, du moins pas tout de suite. Cela n’aurait pas été si évident en moi. Pour moi, c’était une façon de dire aux femmes : « on en a bavé, mais vous voyez, on peut réaliser ses rêves ». Ce challenge m’a permis de rester très active durant mon arrêt maladie. Ce n’est pas facile d’avoir ce statut de malade aux yeux de la société.
Quels types de sport aimez-vous pratiquer ?
J’aime beaucoup les sports d’équipe dans lesquels il y a de l’engouement mais aussi de la tolérance, on se comprend les uns les autres, on se fait du bien et on passe de bons moments, car pratiquer une activité n’est pas que physique, c’est aussi mental. La maladie, tout comme le bien-être, est beaucoup liée au mental. Je le comprends d’autant plus maintenant.
Qu’en est-il du risque de lymphœdème vous concernant ?
Fort heureusement, jusqu’à présent, je ne suis pas atteinte de lymphœdème malgré mes multiples opérations. Je n’ai aucun signe aux bras et c’est assez extraordinaire. Pour moi, l’absence d’œdème m’évite de me rappeler que j’ai été concernée par la maladie et en faisant du sport régulièrement, j’espère bien qu’il en sera toujours ainsi.
Pour toute question, demandez conseil à votre médecin.