La thérapie décongestive complexe
La thérapie décongestive complexe associe plusieurs techniques de soins permettant de réduire le volume du lymphœdème et de diminuer les symptômes associés. Description.
La prise en charge du lymphœdème se déroule en deux phases distinctes : une première phase dite « intensive », s’étendant sur deux à quatre semaines et destinée à réduire le volume du lymphœdème, suivie d’une phase dite « de maintien », qui vise à maintenir la réduction volumétrique(1). Cette thérapie complète est appelée thérapie décongestive complexe
La thérapie décongestive complexe (TDC) débute par une phase intensive qui a pour but de réduire le volume du lymphœdème modéré à sévère(1), d’améliorer la fonction du membre atteint et la qualité de vie, d’empêcher l’évolution vers un éléphantiasis et les complications (infection, neuropathie, surcharge articulaire, artériopathie, cancérisation…). Il est adapté en fonction du stade et est effectué par des kinésithérapeutes habilités pour les drainages manuels et fait appel également à l’aide de spécialistes transdisciplinaires.
La thérapie décongestive complexe est composée d’une phase intensive et d’une phase d’entretien dont les modalités thérapeutiques sont listées dans ce tableau(1)
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phase intensive |
phase d'entretien |
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| interventions thérapeutiques | Traitement simple :
thérapie décongestive complexe (DLM, BC, exercices de mobilité et soins de la peau) |
Traitement simple :
Thérapie décongestive complexe (VC, DLS, exercices de mobilité et soins de la peau) |
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mesures associées |
exercices de mobilité |
exercices de mobilité |
Phase 1 : phase intensive de réduction du volume du lymphœdème, à durée déterminée
Il s'agit de la première étape.La thérapie décongestive complexe qui s’appuie sur plusieurs pratiques de soins(3)
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La réalisation de drainages lymphatiques manuels par des kinésithérapeutes formés
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Le port de bandages compressifs
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Des exercices décongestifs
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La pratique de soins cutanés
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Soins de la peau
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Éducation et formation des patients à l’autogestion de leur maladie
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Conseils diététiques
La phase intensive a pour objectif de diminuer l’accumulation du liquide lymphatique dans le membre atteint. Au cours de cette phase d’attaque, un kinésithérapeute spécifiquement formé pratique des drainages lymphatiques manuels réguliers, à raison de 5 séances de traitement par semaine, pendant 1 à 6 semaines(2)
Ces soins visent à rediriger le liquide lymphatique accumulé dans le bras vers des canaux et des ganglions lympathiques annexes. Ceci afin de favoriser son élimination et de pousser l’organisme à créer de nouveaux réseaux d’élimination(5). En effet, des bandages compressifs sont appliqués sur le membre après chaque séance, afin d’éviter le retour du liquide dans le bras(2)
En terme d’efficacité, les études démontrent que les séances de drainage manuel contribuent à réduire le volume du membre atteint d’environ 50%(5). En revanche, la réponse à ces techniques varie d’un(e) patient(e) à l’autre. Les résultats sont meilleurs si la fibrose cutanée (altération progressive des tissus qui deviennent fibreux) liée à la maladie est minime.
Des bandages compressifs spécifiques sont nécessaires ainsi que des exercices physiques qui permettent d’améliorer la mobilité du membre atteint et le regain de la fonction.
La réduction du volume et donc du poids du membre, associée aux exercices et à la rééducation physique permettent de réduire les symptômes et d’améliorer la qualité de vie.
Phase 2 : maintenir les effets thérapeutiques
La phase d'entretien consiste, quant à elle, à maintenir la réduction de volume du membre, à stimuler la circulation du liquide lymphatique afin d’éviter une récidive et préserver l’efficacité des drainage(2). Elle fait surtout appel à l’utilisation de vêtement compressif.
Au cours de cette étape, le ou la patiente doit pratiquer des exercices décongestifs réguliers et porter une orthèse compressive sur le membre atteint. Le maintien d’une compression pendant 24 heures, permet de stabiliser les effets thérapeutiques à long terme(2). Cette étape implique la formation du patient à la pratique d’automassages, de soins cutanés (surveillance des complications) et au suivi de règles hygiéno-diététiques efficaces contre le lymphœdèmes(2). Un suivi médical est effectué parallèlement tous les 2 à 3 mois.
L'adhérence au traitement compressif est la clé de succès de cette phase permettant de pérenniser les résultats obtenus après une phase intensive. Les études ont montré que sans une compression de 24 heures, l’œdème a tendance à augmenter après une phase intensive réussie(6).
Il est également important de bien entretenir et de renouveler régulièrement ces vêtements compressifs car ils peuvent perdre de leur élasticité avec un usage quotidien et le lavage.
Dans quels cas la TDC est-elle contre-indiquée ?
La prise en charge précoce des lymphœdèmes permet de réduire leur évolution et l’apparition de complications(4). La thérapie décongestive complexe permet de lutter efficacement contre ce phénomène. Elle est destinée aux patients souffrant de lymphœdème sévère.
Selon le Clinical Resource Efficiency Support Team (CREST), le drainage lymphatique manuel (pratiqué dans le cadre de la TDC) est contre-indiqué en cas de(1)
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Cellulite, érysipèle
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Insuffisance rénale aigüe
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Insuffisance cardiaque (risque de provoquer un œdème cardiaque)
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Phlébite (risque de déplacement du caillot)
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Obstruction de la veine cave supérieure (risque de majorer l’obstruction)
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Tumeur maligne
Si le surpoids n’est pas véritablement une contre-indication à la TDC, il en limiterait les effets(3). La perte de poids ainsi que le maintien d’un poids de santé sont donc essentiels pour l’efficacité du traitement.Pour toute autre question, demandez conseil à votre médecin